Le contexte de la crise sanitaire lié à la Covid-19 n’a fait qu’accentuer la sédentarité déjà bien présente dans les civilisations occidentales. Alors que la Haute Autorité de santé recommande à tous les adultes de pratiquer au moins 5 fois par semaine, 30 minutes d’activité physique d’intensité modérée, l’Académie nationale de médecine a révélé que lors du premier confinement l’activité physique était réduite d’un tiers avec un temps quotidien passé en position assise en augmentation de près de 50 %. Ces deux effets ont entraîné dès les premiers jours du confinement un état de « déconditionnement » musculaire. Pour lutter contre ce problème, et notamment pour les personnes souffrant de maladies chroniques (hypertension artérielle, obésité, etc.), une solution proposée a été la création de maisons sport santé (MSS). C’est ainsi que le 22 mars dernier, la ministre déléguée chargée des Sports Roxana Maracineanu et le ministre des Solidarités et de la Santé Olivier Véran se sont rendus dans l’une d’entre-elle pour rappeler que l’activité physique est une thérapie non médicamenteuse indispensable pour rester en bonne santé.
Mais qu’est-ce qu’une Maison sport santé ?
Les Maisons Sport-Santé sont des organismes, labellisés par le ministère chargé des Sports, qui ont été créés pour inciter à la reprise ou à la pratique d’une activité physique et sportive, le tout en lien avec la santé et le bien-être. Elles ont quatre missions principales : accueillir le public, l’informer et le conseiller sur les bienfaits de l’activité physique et sportive, le renseigner sur les offres de pratiques disponibles localement et l’orienter vers des professionnels qualifiés. L’objectif est donc d’accueillir et d’orienter toutes personnes souhaitant reprendre, pratiquer ou développer une activité physique et sportive.
Objectif : 500 maisons sport-santé en France d’ici 2022
On dénombrait en ce début d’année 2021, 150 nouvelles Maisons Sport-Santé labellisées, soit un total de 288 MSS reconnues et labélisées sur l’ensemble du territoire. Désormais, tous les départements métropolitains bénéficient d’au moins une Maison Sport Santé. Et le développement des MSS n’est pas près de s’arrêter . Le président Macron s’est engagé à labelliser 500 Maisons Sport Santé pour 2022. Un objectif qui s’inscrit dans la foulée de la Stratégie nationale sport-santé (SNSS) 2019-2024 visant à inciter le plus grand nombre à pratiquer une activité physique et sportive (APS) au quotidien. Cela va également de pair avec l’adoption dans la Loi Sport, d’une mesure visant à étendre la prescription de l’activité physique adaptée aux personnes souffrant de maladies chroniques (et plus uniquement à celles touchées par des ALD).
Les maisons sport-santé sont variées et regroupent des professionnels du sport et de la santé dans différentes structures : hôpitaux, établissements sportifs, associations, structures itinérantes, centres de santé, … De fait, aucun schéma national n’existe réellement. En effet, comme le décrit Dr Alexandre Feltz dans lagazette.fr le 11/03/2021, adjoint à la mairie de Strasbourg en charge de la santé environnementale et pionnier du sport-santé « Le cahier des charges était largement ouvert afin de laisser une grande liberté aux acteurs et d’obtenir une bonne représentativité territoriale ». Les modes de réalisation de la création des maisons sport santé peuvent bien entendues être critiqués mais cette mise en place a le mérite de mettre en avant aux yeux du grand public et sur chaque territoire le lien évident entre les pratiques d’activités physiques et sportives et la santé. Le développement proposé pour les années à venir, s’il peut être tenu, cumulé à un maillage territorial accentué, laisse espérer que la pratique sportive thérapeutique relèvera bientôt de l’ordre du réflexe et permettra de voir enfin décoller les prescriptions médicales de sport.
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