Le sport sur ordonnance, on en entend pas mal parler ces derniers temps. Mais comment cela se traduit-il sur le terrain ? Afin de répondre à cette question, Oui j’assure ! est allé à la rencontre d’une structure sportive proposant ce dispositif : Le club de rugby amateur du Rugby Club Quimpérois. C’est donc Patrick Guille (dirigeant du RCQ) qui a répondu à nos questions.
Patrick Guille (dirigeant du RCQ)
Le programme Rugby Santé au sein de votre club est porté par votre association, le Rugby Club Quimpérois. Pouvez-vous nous en dire plus sur les objectifs de ce programme Rugby Santé, sur les actions qu’il porte et sur le choix de la mise en place d’un tel programme ?
Le constat a été fait par les autorités médicales que la pratique du sport était plus que bénéfique pour les patients souffrant de certaines pathologies et que cela permet de réduire les effets indésirables des traitements et améliore considérablement les chances de guérison.
Le Rugby Santé à 5 avec règles adaptées permet de pratiquer une activité sportive quelle que soit sa condition physique, de développer ses capacités physiques (capacités cardio-respiratoire, renforcement de la masse musculaire), de récréer du lien social et de renforcer son développement personnel et son estime de soi.
Est-ce une pratique courante pour les clubs amateurs d’instaurer ce genre de dispositif et notamment dans le rugby ?
De plus en plus d’associations sportives mettent en place cette pratique. Dans le rugby, cette pratique commence à se développer. A ce jour, 2 clubs ont reçu l’agrément de la FFR et ont été désignés « Section Pilote ». Il s’agit des clubs de Plouhinec dans le Morbihan et de Quimper dans le Finistère.
Après quelques années de recul, on peut lire des articles expliquant que la prescription du sport sur ordonnance n’atteint pas les objectifs espérés lors de son lancement en mars 2017. Est-ce que dans le programme Rugby Santé du Rugby Club Quimpérois, vous atteignez vos objectifs et combien de licenciés participent au programme depuis sa création en septembre 2020 ?
A sa création, en septembre, la section a accueilli 4 licenciés. Depuis, et en raison des conditions sanitaires, nous n’avons pas encore pu développer cette section. Nos objectifs sont d’atteindre une dizaine de licencié-e-s à la fin de cette année.
D’après les études, le sport sur ordonnance joue sur le bien-être des licenciés en apportant à la fois de la dépense énergétique bénéfique pour lutter contre les maladies mais aussi du lien social. Quels sont les retours que vous avez de la part de vos licenciés ?
La participation active de nos licenciés aux séances d’entraînements proposées montre l’intérêt que ceux-ci trouvent dans cette pratique. Ils ont retrouvé effectivement du lien social et ont pu renouer avec une pratique sportive adaptée à leurs besoins et à leurs possibilités.
Parmi les reproches qui sont fait au sport sur ordonnance, on retrouve le prix (la sécurité sociale ne remboursant pas les frais de licence) et un manque de connaissance du dispositif. Quelle est la stratégie de communication employée pour faire connaitre votre programme auprès des licenciés et auprès des médecins prescripteurs ?
Effectivement, la difficulté est de pouvoir populariser cette pratique auprès d’un large public. Pour ce faire, nous utilisons les voies de communication traditionnelles (presse) mais aussi les structures médicales existantes : Maison du Sport Santé de l’Hôpital de Quimper, médecins du sport et généralistes, etc…
Concernant le prix de la licence, nous avons fixé celle-ci à un prix permettant aux licenciés d’être couvert par les assurances fédérales.
D’un point de vue financier, quels sont les frais que les licenciés ont à payer sur le programme Rugby Santé du Rugby Club Quimpérois ?
Le prix de la licence a été fixé à 70 € pour la saison. Ce prix comprend l’assurance fédérale et une partie du salaire de notre éducateur sportif.
Le Rugby Club Quimpérois a fait le choix de former un de ses éducateurs en interne afin de pouvoir mettre en place le dispositif. Pouvez-vous nous expliquer ce choix et s’il y a un impact financier sur votre association ?
Une des conditions pour pouvoir ouvrir une section Rugby Santé était de mettre à disposition des pratiquants, un éducateur formé et titulaire du Brevet Fédéral Rugby à 5 – Niveau 2 « Santé » et/ou d’un brevet d’état. Notre éducateur a donc suivi cette formation spécifique. Le coût de la formation a été entièrement pris en charge par la FFR. Par contre son salaire reste à notre charge.
Est-ce qu’avec le dispositif mis en place actuellement, vous pourriez accueillir plus de licenciés et si non que faudrait-il mettre en place pour cela ?
Oui, nous sommes en capacité d’accueillir plus de licenciés et nous envisageons de former un ou une autre éducateur/éducatrice pour la prochaine saison.
Le Rugby Club Quimpérois dispose d’un nouvel outil (terrain synthétique et stade neuf) depuis quelques années pour les matchs du club. Pensez-vous qu’avoir cet outil est un élément facilitateur pour la mise en place le programme Rugby Santé ?
Le stade de Creach Gwen dispose effectivement d’infrastructures modernes et fonctionnelles. Les conditions de pratique sont excellentes. Les seules contraintes sont liées à l’attribution de créneaux d’utilisation par la ville de Quimper. Nous sommes actuellement en négociation avec la ville pour tenter d’assouplir ces contraintes.
Le rugby, considéré parfois comme un sport violent de l’extérieur mais qui véhicule également des valeurs positives de solidarité, de partage, pourrait bonifier encore davantage son image aux yeux du grand public en mettant en place ce genre de programme. D’un œil extérieur, il paraît surprenant de constater qu’il n’est pas parrainé par une assurance ou une mutuelle qui pourrait profiter de cette image et offrir une solution à leurs assurés. Qu’en est-il du démarchage de partenaires sur le Rugby Santé ?
Il est vrai qu’un soutien d’une mutuelle ou d’une assurance apporterait un plus dans notre communication. Notre objectif est de trouver rapidement un partenaire dans ce domaine et nous y travaillons avec notre chargé du partenariat.
En savoir plus :
Partagez :