Les Béliers de Kemper au service du sport sur ordonnance

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Après avoir interviewé Patrick Guille, dirigeant du club amateur du Rugby Club Quimpérois, nous sommes partis à la rencontre d’un club de basket professionnel : Les Béliers de Kemper. Pour cette occasion, c’est Hamid Mesbah qui a répondu à nos questions.

Hamid Mesbah (directeur général des Béliers de Kemper)

Hamid Mesbah
Crédit image : Jacinthe Nguyen

Le programme Basket Santé des Béliers de Kemper est porté par le fond de dotation BK citoyen. Pouvez-vous nous en dire plus sur les objectifs de ce fonds de dotation, sur les actions qu’il porte et sur le choix d’un tel montage pour le programme de basket santé ?

Le fonds est un outil de RSE pour les clubs sportifs professionnels. Au basket aujourd’hui seul les BK ont franchi le pas en France en créant le leur en 2018. Son objectif, développer sa politique de RSE en mettant en place des programmes sociaux et sociétaux, tournés vers des secteurs et des acteurs qui correspondent à ses valeurs comme le lien social qui colle à ses valeurs de partage et de solidarité, l’accès à la solidarité, le lien intergénérationnel, la langue bretonne, la santé au travers de son programme basket santé, l’environnement, le bien manger.

Le programme santé est né d’un constat simple, beaucoup de personnes se font aujourd’hui prescrire des séances de sport, suite à des pathologies diverses et variées comme un AVC par exemple. Mais peu franchissent le pas d’aller vers une structure adaptée qui peut les accueillir et faire des séances qui correspondent à leurs attentes. C’est le cas du fonds de dotation des BK (présidé par Patrick Tudal, vice président des béliers de Kemper), qui tous les mardis midi sur prescription médicale et en présence d’une APA (éducatrice spécialisée) et des joueurs qui ont choisi d’encadrer ce programme, pratiquent le basket, le basket étant un support ludique, mais c’est surtout des exercices adaptés à leurs possibilités physiques.

Est-ce une pratique courante pour les clubs professionnels de créer ce genre de dispositif ?

Dans le football pro oui c’est courant, mais dans le basket pro on est à ce jour les seuls en France à avoir ce genre de structure, ce qui n’empêche que les autres clubs font beaucoup d’actions de ce genre sans en avoir l’outil juridique, c’est beaucoup dans l’ADN des sports de salle au travers de ses missions d’intérêt général.

Après quelques années de recul, on peut lire des articles expliquant que la prescription du sport sur ordonnance n’atteint pas les objectifs espérés lors de son lancement en mars 2017. Est-ce que dans le programme Basket Santé des Béliers de Kemper, vous atteignez vos objectifs et combien de licenciés participent au programme depuis sa création ?

On ne résonne pas en termes d’objectifs mais de capacité d’accueil et d’encadrement sur ce programme car nous sommes impliqués dans beaucoup d’autres actions. Il faut un APA pour 12 personnes et cela représente des coûts et il faut des créneaux surtout. Dans notre nouvelle salle, nous déploierons un programme santé beaucoup plus développé.

Après c’est comme tout, tout est question d’une bonne communication de la part de tous les acteurs, état, assurances, mutuelles, CPAM, médecins et là-dessus il y a encore beaucoup à faire.

D’après les études, le sport sur ordonnance joue sur le bien-être des licenciés en apportant à la fois de la dépense énergétique bénéfique pour lutter contre les maladies mais aussi du lien social. Quels sont les retours que vous avez de la part des licenciés ?

Crédit image : Béliers de Kemper

Nos licenciés à nous sont juste ceux qui pratiquent le programme soit une douzaine de personnes qui doivent impérativement avoir une licence basket santé proposée par la FFBB et donc c’est aussi un coût et donc un frein, mais que certaines mutuelles prennent en charge et là aussi nous devons progresser sur l’accompagnement.

Parmi les reproches qui sont fait au sport sur ordonnance, on retrouve le prix (la sécurité sociale ne remboursant pas les frais de licence) et un manque de connaissance du dispositif. Quelle est la stratégie de communication employée pour faire connaitre votre programme auprès des licenciés et auprès des médecins prescripteurs ?

Oui le prix est un frein, mais nous travaillons directement à Quimper avec un médecin du sport à l’hôpital qui relaie l’information et le médecin du club, mais la collectivité et la CPAM ne se sont pas du tout accaparés ce programme, alors que l’État fait la promotion du sport c’est la santé ! Il y a un énorme décalage entre la volonté et la réalité sur le terrain, on en est encore aux balbutiements.

Du point de vue financier, quels sont les frais que les licenciés ont à payer sur le programme Basket Santé des Béliers de Kemper ?

David JACKSON
Joueur : David Jackson
Crédit image : Jacinthe Nguyen

Les frais de licence dus à la FFBB soit 50 euros par personne et nous nous prenons en charge l’éducatrice et les frais de mise à disposition des joueurs et du staff par la SASP.

BK Citoyen a fait le choix de travailler avec l’association locale Active Sport. Pouvez-vous nous expliquer ce choix et combien cela coûte pour le fond de dotation ?

Rien ne sert d’inventer ce qui se fait déjà très bien, et vu que nous n’avons personne qui a le diplôme chez nous pour encadrer ce type de pratique, on a fait le choix de prendre en prestations de service une éducatrice d’Active Sport mais à terme nous formerons des éducateurs à horizon de la nouvelle salle.

Est-ce qu’avec le dispositif mis en place actuellement, vous pourriez accueillir plus de licenciés et si non que faudrait-il mettre en place pour cela ?

Non pas possible, seulement pour une question de créneaux et de personnel.

La maire de Quimper a annoncé récemment la création d’une nouvelle salle dans laquelle les Béliers de Kemper devraient jouer d’ici quelques années. Est-ce que cette annonce peut avoir un impact sur votre programme de basket santé ?

Oui bien sûr, si le club est club résident, l’équipement va nous permettre de franchir une dimension sportive, économique et sociétale.

Ce type de programme santé apporte une image positive pour le club des Béliers de Kemper. D’un œil extérieur, il paraît surprenant de constater qu’il n’est pas parrainé par une assurance ou une mutuelle qui pourrait profiter de cette image positive tout en offrant une solution à leurs assurés. Qu’en est-il du démarchage de partenaires sur le basket santé ?

Nous avons un partenaire majeur très impliqué sur le fonds de dotation puisque son DG en est le président, quelle meilleure preuve de son implication.

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