«Je vous ordonne de faire du sport !» Le message punchy est un peu direct (du droit) mais depuis mars 2017, grâce à la loi de santé de 2016 et son décret d’application qui ont introduit la possibilité de prescrire une activité physique aux personnes atteintes d’une Affection de Longue Durée (ALD), il est possible que votre médecin traitant vous boxe de la sorte en prescrivant des activités physiques adaptées (APA).
Pour rappel, en 2017, 10,7 millions de français sont concernés par l’ALD (CNAM-DSES 2017) et le combat contre le diabète (maladie présente dans la liste ALD avec 29 autres maladies ALD comme sparring partner) concernent environ 4.5 millions de nos compatriotes.
Une offre qui s’étend aussi aux maladies chroniques et aux personnes présentant des facteurs de risques
Dans le dernier round disputé la semaine dernière, un amendement a été voté pour élargir le dispositif aux maladies chroniques et aux personnes présentant des facteurs de risques. C’est ainsi, par exemple, que les personnes souffrant d’hypertension ou d’obésité pourront mettre les gants en bénéficiant de ces prescriptions. Au total, le sport sur ordonnance pourrait être prescrit à près de 20 millions de français.
Un dispositif qui fait ses preuves !
Le sport sur ordonnance présente de nombreux avantages. Le sport agissant notamment sur la confiance en soi, il aide à lutter contre la maladie d’un point de vue psychologique (la tête et les jambes en quelque sorte). C’est également un excellent moyen de conservation de liens sociaux dans des moments difficiles. C’est aussi une médecine qui semble efficace. De nombreuses études mettent en avant sa pratique pour le bien-être et la lutte contre la maladie. Citons par exemple, une étude réalisée en 2017, portée par le RSI Côte d’Azur et menée par une équipe pluridisciplinaire, qui a étudié l’impact d’un programme d’activité physique adaptée destiné à des personnes atteintes de maladies cardiovasculaires. Sur un échantillon (restreint certes) de 45 malades, l’étude indique une baisse des dépenses de santé de 30% pour ces personnes malades ayant bénéficié d’un programme d’activité physique adapté pendant 5 mois, contre seulement 2% pour les 1 891 personnes invitées qui n’en avaient pas bénéficié.
Comment y avoir accès ?
Pour faciliter sa mise en œuvre sur les territoires, le dispositif a été complété par une instruction aux Directions régionales de la jeunesse, des sports et de la cohésion sociale (DRDJSCS), ainsi qu’aux agences régionales de santé. Pourtant, manifestement « le dispositif reste mal connu et mal financé » si l’on en croit un article du Figaro en date du 01/02/2021.
Coté offre, elle semble exister ou du moins commence à se mettre en place. Des structures issues notamment de clubs sportifs, amateurs comme professionnels, proposent des séances encadrées par des professionnels habilités à le faire. Le problème pour ces associations est de faire connaitre leurs activités auprès du public ciblé par l’APA et des professionnels de santé prescripteurs.
Coté portefeuille, une chose est certaine, il n’y a pas de prise en charge par la sécurité sociale. Toutefois, un remboursement partiel ou total peut être proposé par des organismes d’assurances dans le régime de protection des frais de santé. Les personnes qui reçoivent une prescription doivent donc se renseigner (au petit trot) auprès de leur mutuelle préférée pour vérifier si cette dernière prévoit un remboursement.
Pour plus de précisions, rendez-vous sur : https://sport-ordonnance.fr/
Sources :
https://www.lefigaro.fr/sciences/sport-sur-ordonnance-encore-trop-de-difficultes-d-acces-20210201
https://www.20minutes.fr/societe/3001179-20210317-sport-ordonnance-elargi-maladies-chroniques
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