« Un staff médical ne fait pas gagner le Vendée Globe, mais il permet d’éviter l’abandon », Laure Jacolot, médecin de la course


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Lors de leur tour du monde en solitaire sans assistance, les skippers du Vendée Globe sont confrontés aux aléas techniques et à la météo capricieuse qu’ils doivent gérer seuls. Mais en cas de blessure, ils peuvent compter sur leurs connaissances acquises lors de la formation médicale obligatoire avant cette course au large, mais aussi et surtout sur le staff médical de la course, piloté par Laure Jacolot.

Dans 15 jours, les 40 skippers de l’édition 2024 s’élanceront pour une course atour du globe. Crédit : Kevin Jiner/Unsplash

« Le Vendée Globe c’est une course sans assistance, mais pas sans assistance médicale. » Dans 15 jours, les 40 skippers de l’édition 2024 s’élanceront pour une course atour du globe. Les marins seront seuls à bord de leur bateau sur lequel ils devront lutter contre les éléments, faire les bons choix stratégiques pour l’emporter, et gérer les aléas techniques. 

Sur terre, une équipe de quatre médecins se relaiera pour être joignable en cas de blessure. « Ça veut dire que le marin bénéficie de conseils ou de prise en charge de problématique médicale 24h/24, qu’importe où il est sur le globe », déclare à l’organisation Laure Jacolot, médecin du sport et urgentiste, qui pilote le staff médical mis en place par la course. 

Une formation médicale obligatoire pour les skippers 

Le travail de la cheffe d’équipe a commencé bien en amont de ce 10 novembre, jour de départ, en tissant une relation de confiance avec chaque skipper, afin d’être plus efficace en situation d’urgence, et en étudiant les dossiers et antécédents médicaux de chacun. Une dimension humaine importante à laquelle la professionnelle de santé est habituée, puisqu’elle a déjà été médecin sur la course New York Vendée 2024, et assistante lors de la dernière édition du Vendée Globe, en 2020.

La petite équipe pourra soigner les marins et leur apporter des conseils médicaux à distance, mais pour les aider, les skippers doivent avoir un certain nombre de connaissances dans le domaine médical. Pour cela, avant leur départ, ils ont suivi un stage de formation obligatoire, afin d’être formé à des techniques qui leur seront utiles en mer. 

Connaître le matériel, savoir faire des points de suture, stopper une hémorragie, poser une perfusion… La liste est longue et aucun maux, qu’importe son importance, n’est mis de côté. Chacun doit aussi être capable de s’ausculter et d’apporter des éléments descriptifs précis et clairs pour établir un diagnostic à distance. « On dit souvent qu’un staff médical ne fait pas gagner le Vendée Globe, mais il permet d’éviter l’abandon », lance Laure Jacolot. 

Chocs, chutes, contusions, commotions…

Dans leur bateau, chaque concurrent est équipé d’une pharmacie complète dont il doit en connaître le contenu. En plus, une pharmacie d’urgence doit être placée de manière accessible, qu’il se trouve à l’intérieur ou à l’extérieur de la cabine au moment de la blessure. 

Seuls sur leur bateau, les marins doivent trouver des plages horaires pour se reporter et garder toute leur vigilance dans leur navigation, sans quoi les accidents arriveraient plus vite. En course au large, les principales pathologies sont dermatologiques et traumatologiques. Au niveau de la peau d’abord, car, avec l’environnement salé, humide et l’hygiène réduite, le corps est mis à rude épreuve. Des pathologies cutanées peuvent aussi être générées par le stress et le manque de repos, mais également par la préparation des repas dans les vagues, pouvant causer des brûlures. 

Avec l’augmentation de la vitesse des bateaux, les chocs, chutes, contusions et commotions sont aussi de plus en plus fréquentes. Pour éviter les commotions cérébrales et traumatismes crâniens pouvant survenir lors de chocs dans la houle notamment, certains marins s’équipent même de casques. 

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À quelques jours du départ, l’heure est aux derniers réglages pour les skippers qui, quoi qu’il arrive, pourront compter sur l’expérience précieuse de Laure Jacolot et ses collègues du staff médical du Vendée Globe 2024. 

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